mercredi 11 novembre 2009

Relations, Sexe et Fuite

Imaginez...

Vous êtes célibataire. Au cours d'une soirée, vous rencontrez une femme sublime. Elle vous sourit. Vous entamez de la séduire. Elle rit. Elle est drôle, intelligente, sexy. Qu'est ce qu'elle vous plait ! Elle affole vos sens.
Elle vous laisse son numéro de téléphone. Vous vous revoyez : resto, ciné, balade, longue discussion....Et puis un soir vos lèvres se touchent, vos langues se mélangent, vos corps s'échauffent.
Et là, elle vous repousse, et vous dis qu'elle est séropositive.
Que faites-vous ? Vous restez ou vous fuyez ? Honnêtement ?

Pour les filles, j'ai la même. Un super mâle, beau, drôle, sexy...vous n'en revenez pas d'avoir mis autant de temps à tomber sur cette perle. Il vous séduit en douceur. Votre cœur palpite, votre corps s'enflamme. Un soir, vous le caressez partout avec vos mains, votre bouche, votre langue et décidez de jouer avec son sexe en érection.
Et là, il vous repousse, et vous dis qu'il est séropositif.
Que faites-vous ? Vous restez ou vous fuyez ? Honnêtement ?

Moi, honnêtement, je ne sais pas. On se dit qu'on a pas peur du sida, mais quand il s'agit de le frôler, il n'y a pas beaucoup de téméraires. Je parle ici des hétérosexuels, parce que les témoignages d'homosexuels séropositifs que je reçois sont beaucoup plus nuancés.1 fois sur 2, le/la partenaire reste.
Mais les hétérosexuels semblent beaucoup plus frileux.
A l'image de cette femme qui m'écrivait récemment. Elle a 40 ans, célibataire depuis quelques années. Aucun de ses partenaires à qui elle a parlé de sa virologie n'a accepté de lui faire l'amour. Une fois, elle a rencontré un homme superbe, ils ont eu le coup de foudre. Elle lui a expliqué, il a accepté de voir un médecin qui lui a expliqué qu'il n'y avait pas de risques tant que les rapports étaient protégés... Il est parti quand même.
Est-elle obligée de chercher un homme sur des forums spécial séropo ? Pourquoi seul un homme séropositif serait suceptible de prendre le "risque" d'avoir un rapport protégé avec elle ? Est-elle condamnée à rester seule ?

Ne vous méprenez pas, je ne vous juge pas. J'en aurai fait surement autant.
Je pointe juste une dure réalité.
Ce n'est pas demain qu'on pourra annoncer que nous sommes porteurs du VIH sans que personne ne craigne pour sa sérologie....

Illustration © Julie Turconi, trouvée via moteur de recherche.

20 commentaires:

  1. Nous ne nous posions surement pas autant de questions avant et nous nous en poserons aussi longtemps que nous aurons notre épée de Damoclès au dessus de nos têtes !

    Bisous

    Milo

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  2. Tu as tellement raison... Je t'avais fais la même remarque lors d'un poste au sujet de Thomas...
    (une fois de plus on l'admire encore plus !)

    Je pense pouvoir répondre que si j'apprends cela en début de rencontre, je partirais...

    Si je suis déjà amoureux de la fille, je resterais probablement...

    Mais rien de sûr dans tout cela, car jamais vécu...

    En même temps, ton scénario est biaisé: tu viens de rencontrer une fille, elle t'annonce sa séropositivité, tu décides de rester... Et puis au bout d'un moment, tu t'aperçois que cela ne fonctionne plus:
    * parceque ca ne marche vraiment pas entre vous ?
    * parceque ton inconscient a fait en sorte que cela ne fonctionne plus (instinct de survie) ?
    * elle va certainement te reprocher de partir à cause de sa séropositivé, même si en toute honnêté ce n'est la raison
    * tu vas avoir mauvaise conscience

    C'est énorme comme question...

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  3. //Milo// C'est clair

    //Mao// Si tu reste dès le début d'une relation avec une fille qui te dit qu'elle est séropositive et que ça ne marche pas, seul toi saura vraiment pourquoi tu pars. Mais au moins, tu auras essayé, et qu'importe si tu pars parce qu'au final tu as trop peur d'être contaminé...

    Pour Thomas, il est resté par amour. ça fait déjà 2 ans que nous étions ensemble. Mais ça ne l'empêche pas de penser parfois qu'il finira contaminé...Mais ça, c'est une autre histoire.

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  4. Si thomas veux nous rapporter son expérience, ce qu'il ressent en ce moment, comment il se projette dans l'avenir...

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  5. bizarre, ce matin, j'ai reçu une dame, 59 ans, histoire lourde, VIH+,
    elle est rentrée dans mon bureau en disant, ne vous inquiétez pas, j'ai la grippe, je mets un masque...
    Ma réponse, ça tombe bien, moi aussi j'en sors, alors on tombe les masques...
    au bout d'un moment, en plus de me déballer son histoire, elle m'a sorti sa grosse boite à médoc, en désignant la boite de la trithérapie, elle m'a dit, c'est bien, maintenant j'en prends un seul, au début ct 60 par jours...
    et elle a ajouté, vous, je peux tout vous dire...
    ce qu'elle fait, petit à petit, parce que son histoire est terrible...
    Visiblement, elle est à l'aise avec moi mais je ne la touche jamais puisqu'on ne sert pas les mains en période d'épidémie (c'est la règle)...
    Je me suis interrogée, je sais que ça ne me pose pas pb de toucher une personne contaminée, je le faisais à l'hôpital... mais aurais-je eu le même regard il y a 20 ans, pas sur...
    C clair que c plus facile et plus "politiquement correct" d'avoir la grippe, le VIH, ça touche souvent à la sexualité...
    Donc rencontrer un partenaire contaminé c'est aussi admettre qu'il a un passé "sexuellement actif"... Finalement, ce n'est pt ê pas le VIH qui pose pb mais ce qu'il cristallise dans l'imaginaire...
    Par rapport à ta question, un peu difficile de me projeter car je suis mariée et fidèle... Mais honnêtement, au début d'une relation, si on m'avait annoncé un vih, j'aurais fui, pas par peur d'être contaminée mais à cause de tout ce que ça peut impliquer, la peur de la maladie et surtout de perdre l'être aimé...
    par contre dans une relation bien installée, je pense que je resterai parce que l'amour c'est pour le meilleur et pour le pire...
    Maintenant, faut-il le dire tout de suite? les préservatifs ça existe et ça ne protège pas QUE du vih... On sait rarement que la belle-mère sera chiante .....et c un sacré handicap...
    désolée, j'ai fait un roman...

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  6. //Mao// Pas sûre qu'il est envie. C'est compliqué d'en parler pour lui à une personne que moi.

    //Zebuline// "ça touche souvent à la sexualité"
    Non, ça touche à la sexualité... Un des moyens de contamination est le sexe, c'est par là qu'entre le vih, qu'il en sort pour contaminer l'autre. Je ne pense pas qu'apprendre de l'autre qu'il a le VIH ce n'est qu'admettre qu'il a un passé sexuellement actif. C'est bien plus grave. C'est comme si tu me disais la même chose d'une personne qui a été mariée ou qui a eut des enfants. ça nous met dans la réalité qu'elle a eu un passé sexuellement actif, et donc on se sauve même devant les divorcés et les parents !?!

    Le VIH véhicule les thèmes tabous de la mort et du sexe en tant que destruction et non plus en tant que plaisir. C'est ça qui est cristallisé dans l'imaginaire. C'est ça qui fait fuir.

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  7. Le VIH a aussi été transmis par transfusion, ne l'oublions pas...
    Tu écris:"Le VIH véhicule les thèmes tabous de la mort et du sexe en tant que destruction et non plus en tant que plaisir. C'est ça qui est cristallisé dans l'imaginaire. C'est ça qui fait fuir."
    Oui je pense que tu as raison, c'est plutot cette idée là, en même temps, les enfants d'un 1er mariage ne sont pas toujours bien acceptés...
    Mais contrairement à toi, je n'y ai pas tant réfléchit, je suis au debut de la reflexion,
    pardonne moi si je suis maladroite.

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  8. Bonjour,
    très beau texte, très intéressant, encore une fois! Plein de questions. Tu as raison de dire que ça touche à la mort et au sexe et c'est ça qui fait fuir. Par ce que déjà la mort ça fait fuir alors associée au sexe...
    Plein d'autres questions me viennent à l'esprit :
    qu'est-ce que je ferais? et même si j'étais avec quelqu'un depuis deux ans ? et si j'apprenais qu'il/elle était allé "voir ailleurs" sans se protéger et que ça venait de là? ben vu le rêve que j'ai fait il y a trois jours, je suis pas sûre que je pardonnerais (je suis enceinte, on m'a proposé de faire le test de dépistage, ce que je vais faire, d'où ce rêve), l'infidélité probablement mais peut être pas le risque, j'en sais rien. J'aimerais bien mais je sais pas si je suis capable.
    Je me demande si je serai pas plus prête à "juste" faire l'amour avec un/une séropo que d'avoir une relation amoureuse suivie. Maintenant, même si je décide de le faire, comment je serais pendant l'acte? je me laisserais vraiment aller ?
    Et pourquoi les séropos devraient-ils/elles le dire au moment où... après tout l'argument préservatif, il devrait pas avoir besoin de plus que "préso ou rien" non? et pourquoi, eux/elles doivent le dire? si tu as une maladie grave mais pas sexuellement transmissible, tu le dis tout de suite? pour être honnête d'accord mais à quel moment tu te "dois" de le faire?
    Est-ce que je manque de morale en disant tout ça?
    Pas vraiment de réponses à tout ça mais en tous cas merci de provoquer toutes ces questions chez nous, auxquelles on peut esayer de répondre le plus honnêtement possible ici. ça fait avancer et ça fait du bien.
    Marion

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  9. Franchement, si j'avais appris ça le premier soir, moi je sais que je serais partie. Trop peur, de la mort. Trop peu indulgente aussi. Comme si j'en aurais voulu profondément au gars d'avoir été inconscient. Trop idiote en tous cas. Car en transposant avec mon homme, si il était malade, ça n'aurait rien changé de lui, de son caractère, du bonheur que j'ai à vivre avec lui.

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  10. @Marion
    ah oui bon point: le préservatif à lui seul devrait suffir . Dans une nouvelle relation on suppose toujours que l'autre n'est pas porteur, mais on demande tout de même le préservatif "par sécurité"...
    Là projection avec une personne séropositive.. Et bien cela ne devrait rien changer !! Vosu avez raison (Manon, Zabeth) ! Toutefois, la majorité d'entre nous ne le ferait pas...
    Ca soulève d'autre questions :
    * est-ce qu'on croit vraiment À l'efficacité du préservatif ?
    * est-ce qu'en le mettant on se donne juste une bonne conscience parceque dans le fond on se cache l'éventualité que l'autre soit porteur
    * est-ce qu'en fait cette maladie est tellement méconnue que les peurs en deviennent absurdes (c'est comme ton dentiste : n'importe quoi)

    Ma réflexion change :
    * pour un soir ben pourquoi pas mais adieu Cuni et Fella
    * pour le long terme....... revoir mon post précédent

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  11. Bon j'arrive un peu après le débat. Les représentations que le commun des mortels a des séropos restent très négatives, avec beaucoup d'idées reçues autour d'une sexualité multi-partenaires ou d'une toxicomanie cachée… Et puis n'oublions pas que pour l'instant, on reste séropositif à vie et cette dimension irréversible de la contamination augmente forcément la peur autour de la maladie. Je crois que les choses ne pourront évoluer favorablement que le jour où l'on sera capable de guérir du sida et non pas de vivre avec. Même quand un médecin stipule à un partenaire potentiel que les rapports sans préso sont possibles grâce à une charge virale indétectable et à un traitement utilisé comme outil de prévention, rares sont ceux qui tentent l'expérience. La peur est là et bien là. Surtout quand tu viens de rencontrer la personne.
    Elisabeth, je crois que ton cas perso est rare, pas unique heureusement, mais rare. Et c'est un beau message d'espoir pour tous ceux qui demeurent seuls…
    Notre boulot, c'est de travailler sur ses représentations de la séropositivité et crois moi que celles-ci, plutôt négatives, sont bien ancrées dans les crânes. Même informés, voire bien informés, les gens ont peur parce qu'entre les risques réels et les risques fantasmés, ce sont ces derniers qui l'emportent. les histoires de moustiques et de seringues plantées dans les sièges de cinéma continuent d'alimenter les angoisses face au VIH…
    D'un autre côté, je connais quelques couples sérodifférents qui n'hésitent pas à témoigner de leur bonheur (ça c'était pour finir sur une touche d'espoir. ;)

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  12. Je réponds en vrac à toutes les réactions, ça me semble plus simple.

    Concernant l'infidélité, c'est, pour moi, une autre question... et si en plus ton partenaire ne s'est pas protégé en te trompant, cela atteint des sommets auxquels je ne pensais même pas en écrivant ces lignes. Et du coup, cela ajoute une couche plus complexe à la question : "je reste, je ne reste pas". Qu'est ce qui motive ton départ : l'infidélité, le VIH ou les 2 ?

    Pour le port du préservatif et faut-il annoncer être séropo... je dirai que c'est comme chez le dentiste, comme tu dis Mao. Je ne suis pas censé lui dire, il est censé se protéger, lui et ses patients, correctement.
    Le préservatif est efficace. On le sait tous. Mais parfois, on l'oublie, persuadé que l'autre n'est pas séropositif, ou rejetant l'éventualité qu'il puisse l'être.
    Le fait qu'on annonce clairement notre virologie implique que le danger est réellement là, avec ou sans préservatif. Pourtant, il y a pas de risque de contamination, on le sait. Tant que tu mets le préservatif et si en plus ton partenaire séropositif a une charge virale invisible, tu ne seras pas contaminé... Mais tu flippes quand même.

    Et comme le dit Dr Kpote, effectivement, dans les faits, je pourrais faire l'amour avec Thomas sans préservatif, mais je refuse de prendre le risque de le contaminer. Je suis bien informée et je prendrai pas le risque même s'il n'existe pas...C'est exactement ce que dit Dr Kpote entre les risques réels et les risques fantasmés.
    Cela dit, je m'autorise des fellations, parce qu'en plus d'être indétectable, on a pas réussi à prouver clairement, scientifiquement que la fellation pouvait être "contaminante".

    Et comme le dit la femme de 40 ans, que je cite dans mon article : "je revendique le droit à aimer faire l'amour malgré l'image ternie par la maladie."

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  13. Et j'oubliais.."dire ou ne pas dire", n'est-ce pas juste une question d'honnêté envers l'autre ?

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  14. Un témoignage car j'ai vu cette situation :
    Ma meilleure amie, séropositive, a rencontré quelqu'un (alors qu'elle et le nouveau mec étaient déjà chacun pris de son côté, mais ça c'est une autre histoire). Le nouveau est seronegatif. Elle l'a bien sur mis au courant (en même temps, lorsqu'on vit avec elle on s'en doute vite, avec la prise des médocs, les controles chez le medico, etc.. ).
    Il est resté, et elle aussi. Ils ont stoppé leurs relations respective pour etre ensemble. (elle lui a dit tres vite, la premiere semaine, et lui devait se marier un mois apres leur rencontre, avec une autre... )
    Ils attendent un bébé. Ca fait 2 ou 3 ans qu'ils sont ensemble.
    Grâce à eux, je crois encore au coup de foudre !
    Je crois que si les personnes se correspondent vraiment, c'est pas un souci. Apres je crois aussi que beaucoup de gens sont ensembles pour ne pas etre tous seuls... et que dans cette configuration là, on n'est peut être pas prets à intégrer le virus aussi....

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  15. //Lili// Tu es le 1er témoignage allant dans ce sens. Tous les autres vont à l'opposé; à savoir : la peur d'être contaminée fait fuir. Attirance ou pas, coup de foudre ou pas !

    Je ne pense pas que tu puisses balayer d'un revers de "coup de foudre" - notion assez abstraite tu l'admettras - tout le débat qui se tient ici. Si la réalité que je décris devait se résumer à "s'il y a coup de foudre, il y a pas de problème", alors on va demander à tous les séropositifs célibataires de l'attendre sagement ! Bon, bah, c'est pas gagné, me semble t-il...

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  16. Insane a dit ...

    Bonjour Elisabeth.
    Je découvre ton blog, ta douceur, l'amour qui t'entoure ... Tu écris si bien ! C'est un don formidable et si rare ...

    Bonne soirée à toi

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  17. J'arrive bien après la bataille, venant juste de découvrir ce blog. Mais je tenais à dire que moi je reste. Evidemment, je suis conscient d'être une exception, et si cela ne me fait pas peur, ce n'est sans doute pas étranger au fait que je connaisse fort bien le milieu gay, bien qu'étant hétérosexuel.

    Mais en réalité, la question est, pour moi, mal posée : "...vos langues se mélangent, vos corps s'échauffent. Et là, elle vous repousse, et vous dis qu'elle est séropositive.". Elle n'a pas à me repousser, mais à veiller qu'on utilise bien un préservatif -ce qui devrait quand même être le cas par défaut-. En me repoussant à ce moment, elle montre qu'elle est différente, elle se déprécie, et fait ainsi le lit de son propre rejet.

    Elle pourrait même ne rien me dire à ce moment-là, et attendre qu'un autre moment plus opportun se présente pour me le dire. Je ne dis pas qu'elle doit s'en cacher, bien au contraire, simplement il y a des moments plus adaptés pour annoncer la chose : on annonce pas d'emblée qu'on est diabétique ou asthmatique, mais on fait rien pour le cacher non plus. Ce devrait tout simplement être pareil avec le VIH.

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  18. //Robert42// Le diabète ou l'asthme ne se transmettent pas, ne sont pas liés au sexe. C'est ce qui fait, entre autre, que cette maladie est taboue, non ? Il faudrait qu'on puisse en parler plus facilement, je suis d'accord. Mais ce n'est pas si simple. Toi même, tu avoue faire exception, en disant que tu resterais.

    Il y a un moment pour le dire, certainement. Avant ou après l'acte sexuel ? De toutes façons, les conséquences binaires sont les mêmes : restera ou restera pas ?

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  19. Je ne fuirais sans doute pas - mais la relation sexuelle n'aurait pas lieu. J'ai toujours eu des rapports sexuels protégés, mais deux préservatifs qui lâchent, deux fois d'affilée, plus l'angoisse en attendant de faire le test et d'en avoir les résultats, ça m'a complètement bloquée.

    Maintenant, le dire ou ne pas le dire dès le départ? C'est une question difficile. Comme le dit Robert "on n'annonce pas d'emblée qu'on est asthmatique ou diabétique, pourquoi en irait-il autrement avec le VIH?". Certes.

    D'autre part... Tu as une relation sexuelle avec une personne séropositive, dont tu ne connais pas le statut. Le préservatif casse, et là elle t'annonce sa séropositivité. La personne séropositive sait qu'en cas de problème de protection, son / sa partenaire peut attraper le virus. Mais elle choisit de n'en rien dire, pour les raisons qui sont les siennes. Je ne trouve pas ça loyal, pas honnête.

    Cassandre

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  20. Un texte très juste, une fois de plus...je me suis tant posée la question moi aussi...qu'aurais-je fais? Difficile à dire, nous ne sommes pas des héros...
    J'ai vécu assez longtemps sans compagnon attitré, et le plus dur pour moi alors était: comment et surtout quand annoncer à l'autre ma séropositivité? Car je me sentais obligée de l'annoncer, toujours dans l'esprit de cette éventualité: et si cette aventure devenait plus sérieuse, comment prendrait-il le fait que je lui ai caché cet état de fait? Mal, très certainement, même en ayant respecté scrupuleusement le port du préservatif bien sûr!
    Evidemment, le sexe devient moins spontané et moins léger dans ces conditions, mais il reste heureusement possible, et le fait d'en parler et de répondre aux questions que l'autre pose légitimement résoud souvent le problème... En fait,comme le dit "anonyme", plus haut, le vrai problème reste: puis-je envisager un avenir avec une personne séropositive? Et là les choses se compliquent, oui, car la peur de souffrir un jour peut-être à travers l'autre surgit. Et puis, pour pouvoir trouver l'amour (ou l'amitié d'ailleurs) encore faut-il commencer par ne pas (plus)avoir honte de soi...déculpabiliser!
    Pour ma part, j'ai trouvé cet autre (séronégatif) qui a eu le courage de poser les questions, qui a pris le temps et le risque de mieux me connaitre pour finalement tomber amoureux, et la plupart du temps oublier ce qui nous différencie (si peu) des autres couples...ça fait 15 ans que ça dure et nous nous aimons toujours autant, avec en ce qui me concerne la petite pointe de respect en plus!
    christine

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