mercredi 28 janvier 2009

Les années passent...

Je me souviens le jour de mes 30 ans, je chialais comme une gosse capricieuse parce que je n'avais ni boulot ni mec.
Quelques années plus tard, j'ai désormais plus de 30 ans.

J'ai plus de 30 ans, pas d'enfants, un boulot de merde et le VIH.
Mais j'ai Thomas.

Thomas est honnête, droit, fonceur et têtu.
Thomas est drôle. Thomas est entier.
Je ne sais pas si j'aurai pu traverser tout ça sans lui.

J'ai plus de 30 ans, pas d'enfants, un boulot de merde et le VIH.
Mais j'ai Thomas.

lundi 26 janvier 2009

Le préservatif féminin

Ce week-end, nous avons essayé le préservatif féminin.
Les médecins nous en vantent les mérites depuis des mois. Alors, nous avons tenté.

Pas super pratique à mettre, pas très agréable non plus.
Le seul avantage est qu'on peut le mettre avant de commencer à se chauffer. Du coup, on est pas arrêté en plein envol, quand le temps de mettre le préservatif arrive.

Quand on commence à se chauffer, il y a toujours ce bout de plastique qui traîne aux alentours de mon sexe, mais ce n'est pas plus gênant que ça. ça nous rappelle seulement qu'on tente un nouveau truc.

Quant au coït...pfffff... je crois comprendre ce dont parlent les hommes au niveau de la perte de sensations avec les préservatifs masculins. J'ai eu beaucoup de mal à ressentir les choses. En plus, il y a ce bruit de froissement qui nous accompagne. C'est assez déroutant et difficile de s'immerger complètement dans l'acte sexuel.

Pour conclure rapidement, ça n'a pas été une expérience révolutionnaire. Et disons que je n'ai pas hâte de recommencer. Cependant, je referais un test parce que Thomas a aimé cette sensation de liberté autour de son sexe.

A vous...

Photo empruntée à www.sidaventures.org

mercredi 21 janvier 2009

Sniper

Dans "gravé dans la roche" on entend :
"la vie est belle ça s'écrit pas V.I.H. "

Je sais la chanson date..je sais c'est du rap...
:-)

vendredi 16 janvier 2009

Discrimination intolérable

Vu sur le blog de Jean-Luc Romero

Les gays auraient interdiction de donner leur sang.
je laisse cette nouvelle remontée au cerveau...

Mais ça veut dire, quoi ?
Que seuls les homosexuels sont susceptibles d'attraper des maladies ?
Et comment les médecins peuvent savoir qu'une personne est homo ?

Est-ce que bêtement, je peux en déduire, que n'étant pas gay, je peux aller donner mon sang ?!

C'est d'une telle stupidité... ça me laisse sans voix, tellement c'est ridicule, intolérable...

jeudi 15 janvier 2009

Il récidive !

Vous vous souvenez, je vous ai parlé de mon dentiste... ici
Et bien, il a récidivé...

Hier, Thomas l'a vu. Il ne l'avait pas vu depuis qu'il me soigne.
Thomas a senti qu'il voulait parler... Alors il a provoqué la discussion pour "crever l'abcès".
Et vous savez ce que lui a demandé le dentiste : "ça doit être difficile dans les petits gestes de la vie quotidienne, non ?!"

Euh ?! Bah non..j'évite juste de lui prendre sa brosse à dents et son rasoir...pour le reste, je peux encore lui prendre la main et l'embrasser à pleine bouche.

Mais qu'est-ce qu'il a derrière la tête ? Quelle image a t-il du sida ?
C'est un médecin, bordel !

mercredi 14 janvier 2009

Et psychologiquement, comment allez-vous ?

Chacun a sa façon d'appréhender les difficultés de sa vie.
Il y en qui positive d'emblée, il y en a qui s'effondre, il y en a qui retrousse les manches et il y en a comme moi, qui traverse le plus dur dans un nuage ouateux, presque irréel.

J'agonisais sur mon lit d'hôpital, je pouvais à peine me lever, le moindre mouvement me laissait haletante... Et pourtant, à aucun moment je me suis dis que j'aurai pu mourir. Je me suis laissée portée par les choses et par ma dignité, m'imposant tous les matins une douche, quite à me faire aider par une infirmière. J'ai refusé de faire pipi dans la gamelle. je me levais coûte que coûte. Je souffrais mais je ne me plaignais pas. Avec le recul, je réalise que j'ai traversé tout ça comme si j'étais dans un monde parallèle. Incapable de réfléchir à ma situation. C'était mon corps, c'était ma vie qui s'écroulait, mais je n'ai pas sombré dans la dépression. J'ai patienté sagement que ça aille mieux. Les symptômes psychologiques sont arrivés plus tard. J'ai pleuré sur mon sort après. Et j'ai bien mangé aussi !

J'ai perdu presque 10 kilos en 15 jours. Mais en rentrant chez moi, j'ai été incapable de réguler mon alimentation, j'ai bouffé, bouffé, bouffé. Pas boulimique, mais pas raisonnablement non plus. Aujourd'hui je suis bien en chair, j'ai repris mes kilos et bien plus. Je me dis "je suis en vie, je suis tout en rondeur parce que je suis en bonne santé". Et je commence à peine à réguler naturellement mon alimentation. je reviens dans les normes d'une nourriture saine, sans trop d'excès... Et je reprends le sport.

Et aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours réagit comme ça dans les moments difficiles de ma vie. J'ai toujours été dans un monde parralèle, sans aucune réflexion sur ce qui me tombait au coin de la gueule. Comme s'il fallait que je laisse d'abord passer l'orage avant de laisser le psychologique prendre le dessus. Et ce temps me permet certainement de m'habituer à ma douleur interne pour que les dégats psychologiques soient moins lourds.

Je m'en suis toujours sortie pathologiquement correctement. Et pourtant aujourd'hui, je sais que j'en ai marre.

J'en ai marre des coups durs de la vie. Je veux qu'on me foute la paix. Je veux avoir des enfants, qu'ils ne leur arrivent jamais rien, je veux que tout les gens que j'aime soient immortels, que Thomas et moi nous nous aimions pour l'éternité..je veux vivre au pays des bisounours. J'angoisse sur les coups durs à venir.

Je crois que l'annonce du VIH a été le truc le plus noir de ma vie...et je souhaite qu'il en reste ainsi !
J'ai assez donné...

dimanche 11 janvier 2009

Partir, oui. Mais où?

Depuis quelques temps, je cherche à partir en vacances, loin.
Mais où? Les Etats-Unis interdisent de sol les séropositifs, cela signifie que même pour une escale, ils seraient capable de me remettre dans l'avion. Le truc est que les billets les moins chers pour l'Amérique Latine passent par les Etats-Unis. Le sénat a voté l'abrogation de cette loi mais elle n'a pas encore été changé mais en attendant...
Je peux toujours éviter...rien de grave, cela n'entrave que mon droit à la libre-circulation. Oui, j'ironise.

Là, où ça me fait mal, c'est que je suis également assignée à finir mes jours en France. Non pas que je m'y sentes mal, mais que cette expérience m'avait bien plue et que j'aurai bien voulu la ré-itérer. Mais là, c'est mission impossible. Que je crée de la richesse ou non, aucun pays ne m'acceptera comme résidente...
Je peux toujours éviter... il me suffit d'arrêter de rêver d'ailleurs, de découvertes, de changement de vie. Facile. Oui, je sais, j'ironise.

lundi 5 janvier 2009

Sexe et culpabilité


Le VIH n'est pas une maladie comme les autres. J'en ai acquis la certitude dès lors que les médecins m'ont déconseillés d'en parler. Le VIH c'est moche, c'est tabou et en plus ça touche à notre sexualité.

Des années que Thomas et moi faisons l'amour sans protection. J'ignorais que j'étais contaminée. Et il ne l'est miraculeusement pas.

Aujourd'hui, je regarde son sexe en érection et je me dis que plus jamais je ne le toucherai avec ma bouche, avec mon sexe...il y aura toujours ce bout de plastique entre lui et moi.
Aujourd'hui dès que nous sortons le préservatif, je me rappelle pendant une seconde que j'ai le VIH.
C'est rien une seconde... et pourtant pendant cette seconde, je me souviens aussi que ce préservatif entre nous, c'est ma faute. C'est moi, qui, un jour, ait fait confiance à un naze...pendant ces années de célibat à la con.

Le VIH, c'est définitivement la garantie de cette putain de culpabilité.

Photo © Getty Images

vendredi 2 janvier 2009

Nouvel an

Pour le nouvel an, j'ai décidé de décaler la prise de mes médicaments de 3 heures.

Le médecin m'avait dit : "Prenez votre traitement tous les jours, à heure fixe, si possible. L'observance est un facteur majeur dans son efficacité."
Alors, moi, depuis 6 mois, à 22h30 pile, j'avale mes comprimés. Je me révèle très bonne élève en ce qui concerne ce traitement, très scolaire. Même quand je sors, je m'éclipse pour les prendre.
Le hic est que :
1. ça m'assomme
2. si je continue l'alcool, je suis très vite mal en point, avec les jambes flageolantes et l'envie de vomir. Comme je ne suis pas une grande alcoolique, ça ne me pose pas de problème.

Mais pour le nouvel an, je savais que ça s'étalerait jusqu'à pas d'heure. Alors, j'ai décidé de prendre mon traitement à 1h30 du matin. J'ai laissé filé les 22h30 avec un léger sentiment de culpabilité et une certaine appréhension.

Et si tout se déréglait ?

Résultats des courses : un nouvel an qui a finit à 11h du matin par un petit brunch.

Prochaine vérification de ma charge virale : en mars ! Mes taux auront le temps de s'en remettre...

Bonne année à tous.