lundi 14 décembre 2009

Femmes séropositifs enceintes, quelques réponses

Si comme Mao vous vous posez des questions sur le pourquoi du comment sur la transmission du VIH Mère/Enfant, voici quelques réponses :

1) La transmission de la mère à l'enfant peut se faire de 3 manières:
* au travers du placenta lors des dernières semaines de grossesse
* lors de l'accouchement par absorption des sécrétions de la mère (sang, fluides... Je n'ai pas tout retenu)
* par le lait lors de l'allaitement.

2) Pourquoi le traitement de la mère?
A cause des risques précédents... Mais dans la réalité, les spécialistes se posent la question de l'utilité du traitement en particulier lorsque la charge virale de la mère est indétectable. Aujourd'hui donc on le fait, "dans le doute".

3) Pourquoi le traitement du nouveau-né ?
Parce qu'il est prouvé que le traitement, juste après l'exposition au virus, l'élimine.

4) Au sujet de la césarienne
On laisse faire l'accouchement par voie naturelle mais en cas de complication ou si cela dure trop longtemps on passe à la césarienne.

Merci à Mao qui m'a laissé ces explications très claires sur mon dernier billet.
Je tenais à le mettre en avant.

vendredi 11 décembre 2009

La prévention pour tous

Il y a quelques temps, j'entendais à la radio je-ne-sais-plus-qui dire qu'il fallait renforcer la prévention chez les homosexuels. ça m'avait interpellé. Etrange ce concept de cantonner la maladie aux homosexuels, comme si les hétéros n'étaient pas touchés, non ?

Et puis ce matin, le magazine Backchich a publié l'article "Excusez-moi, je suis séropositif et hétérosexuel".
Cet article explique clairement ce que je pense : La prévention pour tous !

Je vous invite donc à le lire, si ça vous intéresse, bien sûr.

http://www.bakchich.info/Excusez-moi-je-suis-seropositif-et,09548.html

lundi 7 décembre 2009

Le malaise de ne jamais en parler

1ère séance chez la sage-femme pour la préparation à l'accouchement :

Elle nous pose pleins de questions...
De plus en plus intimes..
Et puis vient la question : "c'est votre 1ere grossesse ? pas d'IVG?"
Et nous : "bah non, il y a bientôt 2 ans...fausse-couche"
"Et à votre avis, qu'est ce qu'il y a déclenché cette fausse couche?"

Et là, on est gêné. On ne s'est pas concerté. Devons-nous le dire ou non ?
On se regarde. J'ai une grosse boule à la gorge comme à chaque fois que je dois l'annoncer.
Je propose à Thomas de le dire, il me demande de le faire.
Alors je me lance :
"Quelques mois après, j'apprenais que j'étais séropositive, je pense que c'est lié"
Mais cette boule dans la gorge reste bien ancrée.
La sage-femme détend l'atmosphère par une blague quelconque.

Dans la journée, je repense à ce moment.
A force de cacher ce VIH, de ne pas en parler, la moindre évocation est une douleur.
Nous vivons avec, Thomas et moi, mais nous en parlons très peu...
Nous en parlons rarement à notre entourage et c'est un secret pour 95% des personnes que nous côtoyons.
Nous redoutons la question : "alors tu vas allaiter?"
Nous redoutons la question : "pourquoi es-tu suivie dans cet hôpital spécialisé dans les grossesses à risques ?"
Et nous savons déjà que j'accoucherai par césarienne.
Nous savons qu'il y a des risques pour l'enfant.
Et tout ça est caché alors que ma grossesse est au centre de beaucoup de nos discussions avec notre entourage, comme pour toutes les femmes enceintes, j'imagine.

Ma grossesse n'est pas un long fleuve tranquille, stagnant dans la béatitude idyllique et aveugle de sentir son bébé bouger...
Ma grossesse est semée de doutes, d'angoisses et n'est en aucun cas sereine.
Et je ne peux pas en parler. Nous ne pouvons pas en parler.