mercredi 14 janvier 2009

Et psychologiquement, comment allez-vous ?

Chacun a sa façon d'appréhender les difficultés de sa vie.
Il y en qui positive d'emblée, il y en a qui s'effondre, il y en a qui retrousse les manches et il y en a comme moi, qui traverse le plus dur dans un nuage ouateux, presque irréel.

J'agonisais sur mon lit d'hôpital, je pouvais à peine me lever, le moindre mouvement me laissait haletante... Et pourtant, à aucun moment je me suis dis que j'aurai pu mourir. Je me suis laissée portée par les choses et par ma dignité, m'imposant tous les matins une douche, quite à me faire aider par une infirmière. J'ai refusé de faire pipi dans la gamelle. je me levais coûte que coûte. Je souffrais mais je ne me plaignais pas. Avec le recul, je réalise que j'ai traversé tout ça comme si j'étais dans un monde parallèle. Incapable de réfléchir à ma situation. C'était mon corps, c'était ma vie qui s'écroulait, mais je n'ai pas sombré dans la dépression. J'ai patienté sagement que ça aille mieux. Les symptômes psychologiques sont arrivés plus tard. J'ai pleuré sur mon sort après. Et j'ai bien mangé aussi !

J'ai perdu presque 10 kilos en 15 jours. Mais en rentrant chez moi, j'ai été incapable de réguler mon alimentation, j'ai bouffé, bouffé, bouffé. Pas boulimique, mais pas raisonnablement non plus. Aujourd'hui je suis bien en chair, j'ai repris mes kilos et bien plus. Je me dis "je suis en vie, je suis tout en rondeur parce que je suis en bonne santé". Et je commence à peine à réguler naturellement mon alimentation. je reviens dans les normes d'une nourriture saine, sans trop d'excès... Et je reprends le sport.

Et aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours réagit comme ça dans les moments difficiles de ma vie. J'ai toujours été dans un monde parralèle, sans aucune réflexion sur ce qui me tombait au coin de la gueule. Comme s'il fallait que je laisse d'abord passer l'orage avant de laisser le psychologique prendre le dessus. Et ce temps me permet certainement de m'habituer à ma douleur interne pour que les dégats psychologiques soient moins lourds.

Je m'en suis toujours sortie pathologiquement correctement. Et pourtant aujourd'hui, je sais que j'en ai marre.

J'en ai marre des coups durs de la vie. Je veux qu'on me foute la paix. Je veux avoir des enfants, qu'ils ne leur arrivent jamais rien, je veux que tout les gens que j'aime soient immortels, que Thomas et moi nous nous aimions pour l'éternité..je veux vivre au pays des bisounours. J'angoisse sur les coups durs à venir.

Je crois que l'annonce du VIH a été le truc le plus noir de ma vie...et je souhaite qu'il en reste ainsi !
J'ai assez donné...

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