mercredi 10 juin 2009

Pardonne-moi...

On s'est rencontré, on s'est aimé, on s'est échappé et on ne s'est pas ennuyé.
Il y a un an je pensais que tu partirais. Tu es resté.
Depuis un an, je boude, je pleure, je suis en colère contre moi.
Depuis un an, je suis centrée sur moi, je me débats dans les eaux troubles de mon âme.
Je ne fais plus attention à toi. Je ne te ménage pas.
Je t'aime. Mais c'est toujours moi qui va mal.
Je t'embrasse. Mais j'ignore ton mal-être.

Je sais que tu désires cet enfant autant que moi.
Je sais que tu as du mal à feindre la joie quand on t'annonce encore et encore qu'une autre est enceinte.
Mais je crache mon venin quand même. Et toi, tu ne dis rien.
Jamais je ne te console.

Nous sommes 2, nous sommes toi et moi.
Pardonne mon égoïsme.
Pardonne-moi.
Mon amour.

6 commentaires:

  1. Etrange en te lisant, je me dis hannn pareil sauf que je suis seul dans ma lutte corps et âme...
    On se bat tous les jours pour prendre le traitement et enfin on en ressort encore plus vivant !
    mais le VIH nous isole en nous...
    Nous sommes quelques part les seuls à pouvoir comprendre ce qui ne peut être une vue de l'esprit pour l'autre...
    "Et si moi j'étais séropositif" personne ne sait avant d'y être confronter dans son corps ce que c'est...

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  2. Tu as raison... Nous restons seuls face à nous, notre âme, nos culpabilités, nos thérapies, nos secrets.
    C'est nous seuls qui allons faire ces prises de sang, c'est nous seuls qui devons penser à prendre le traitement matin et soir, c'est nous seuls qui luttons pour ne pas baisser les bras...

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  3. Bonjour

    Sur la pointe des pieds, je t'écris un petit mot. J'ai découvert ton blog depuis peu, et je m'y suis attaché.

    Je t'envoie un clin d'oeil de tendresse, d'amitié pour tes hauts comme tes bas

    Amicalement


    P,

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  4. Courage,
    La vie est ainsi, on se demande parfois pourquoi... Et parfois il n'y a pas de raison.
    Alors profitons des instants présents.
    Tu es tellement forte, continue de prendre soin de Lui. Vous êtes deux, c'est une chance que beaucoup d'autres n'ont pas..
    J'envoie des ondes positives pour que ça finisse par fonctionner comme tu le veux.
    Lili

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  5. dis-lui, ça.
    Et nous on t'encourage dans cette voie de l'enfermement. Honte sur nous.
    Tous focalisé sur toi, sur l'amour qu'on a sur toi et la peur de te perdre. J'ai très peu demandé comment allait Thomas ces derniers temps...
    Ben oui, il est secondaire mais il est resté là ou je serais certainement parti...

    Et ta prise de conscience, c'est peut-être cela qui va te sauver, vous sauver de ce virus. Comme disait je sais plus qui (désolé lecteur, pourtant j'ai lu ton blog il n'y a pas longtemps). T'as juste un colloc en plus dans ta vie et faut faire en sorte de le laisser enfermé dans un placard et qu'il se tienne tranquille.
    On lui donne trop d'importance...

    Pour l'Autre comprendre & savoir c'est participer et aller plus loin dans l'acte d'amour. Oui il n'a pas le Sida, mais si on lui expliquait il se sentirait moins exclu. Faut pas le punir...

    @mavieavecmonennemi: c'est pas parceque vous etes les seuls à comprendre que vous devez isoler les autres qui sont dans votre vie. Et peut-être qu'elle est là la clé pour vous faire sortir de votre spirale négative...

    Ma'o

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  6. @P : merci beaucoup... tu es le bienvenu ici :-)

    @Lili : j'ai conscience de la chance inouï d'avoir Thomas... pour le reste, je crois les doigts aussi.

    @Mao : Je le lui ai dit. Nous en avons discuté longuement.
    Après j'ai isolé Thomas dans le sens où je ne l'ai pas toujours inclus dans ce combat. Mais il sait, nous discutons beaucoup et sa façon d'appréhender la maladie est très intelligente.

    Une dernière chose, n'oublie que ce blog a pour unique but de parler de ma vie avec ce virus, d'y aborder les différents aspects. Après un an, avec le VIH, je ne suis plus autant centrée dessus. Je fais plein de choses, je sors, je ris, je vois du monde, et souvent je n'y pense que pour la prise du traitement.
    ça va bien. je vais bien. Et j'ai hâte de te faire picoler et de t'entendre rire à mes bêtises. J'en dis toujours autant :-)

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