mardi 19 juillet 2011

Les laboratoires

Question :
Comment se fait-il que les filles des laboratoires ET hôpitaux ne mettent jamais de gant quand elles prélèvent du sang ?
Il n'y a que la sage-femme, au courant de mon statut seroviroblabla, qui en met.

Toutes les autres, rien du tout.

Ok, la possibilité d'un accident doit être infime :
Et puis quel genre d'accident ? une veine qui explose, la nana prend peur et se pique avec la seringue déjà pleine de sang ? (Je suis d'humeur gorre aujourd'hui).

Ok, elles font ça toutes la journée :
Changer de gants à chaque fois, ce doit être pénible.
Et puis restriction budgétaire oblige...

Ok... mais je fais quoi, moi ?
Je dois annoncer à toutes ces femmes qu'un risque existe ? Leur annoncer que j'ai le VIH systématiquement ? Ou bien je dis rien, et je parie sur le risque 0 ?

OK...et si...

19 commentaires:

  1. Je suis étudiantes infirmière et j'ai eu l'occasion d'aller en stage en service de maladie tropicale et infectieuse. Dans ces services, le risque d'accident au sang contaminé est très important, hors je n'ai jamais vu une IDE avec des gants ... Comme quoi même lorsque l'on est informé le comportement ne change pas !

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  2. En fait, c'est parce que ma sage-femme en met systématiquement que ça m'interpelle...

    Mais quels sont les vrais risques ?

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  3. Je suis ton blog depuis un bon bout de temps maintenant, souriant au gré des bonnes nouvelles et grimaçant à chaque coup du sort.

    Aujourd'hui, ton post me rappelle une situation qui ne s'est pas passée plus tard qu'hier : alors que mon ami passe une scintigraphie pour essayer de déterminer ce qu'il a ou pas (trèèèès longue histoire), l'infirmière lui injecte le produit qui lui permet de faire l'examen. Par malchance, elle se pique en reposant la seringue.

    D'après ce qu'elle a expliqué à mon ami, elle doit remplir des formulaires et faire pratiquer des tests sur elle, pour le cas où (même si mon ami l'a rassurée en lui indiquant qu'il donnait régulièrement son sang, et que récemment, on lui avait fait pas mal de prélèvements et que rien n'avait été noté).

    Bref, tout ca pour dire que les infirmières ne sont jamais à l'abri d'une piqure non voulue et que même si les gants sont pratiques dans ces cas-là, je ne pense pas qu'ils empêchent réellement une aiguille de s'enfoncer dans la peau.

    Un métier à risque, être infirmière...

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  4. Le personnel dans les hôpitaux ou les labos sait sans doute qu'une personne séropositive indétectable n'est pas autant contaminante qu'on voudrait le faire croire.

    En revanche lorsque quelqu'un est hospitalisé avec une charge virale conséquente ou autre maladie infectieuse, ce même personnel prend toutes les précautions requises

    Quand aux sage-femmes, sans être expert en la matière, je pense qu'elles doivent mettre des gants systèmatiquement, séropo ou pas.

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  5. Le gant n'empêche pas l'aiguille de rentrer dans la peau, mais la matière latex (ou nitrile) réduit nettement le risque de contamination.
    Je pense que la matière empêche la propagation du sang à l'intérieur de l'aiguille vers la peau de la personne qui se pique.
    Tout personnel de santé, doit partir du principe que la personne qu'il pique est contaminé par un virus (hépatite, vih...) et se doit de se protéger. C'est à eux d'être professionnels et de mettre en place les mesures préventives. Malheureusement peu les respecte..

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  6. Je pense que les infirmiers n'aiment pas porter les gants qui leur font perdre en dextérité. Ils préfèrent sans doute ne pas porter de gant et être prudent, plutôt qu'en porter, être plus maladroit et piquer les gens dix fois avant d'atteindre la veine !

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  7. //Izzie// Perdre de la dextérité ? Ce ne sont pas des gants de cuisine qu'elles portent :-)
    Les gants sont ultra-fin.

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  8. En effet, beaucoup disent qu'on perd de la dextérité (je n'ai pas précisé dans mon message précédent que je suis en dernière année en vue de devenir infirmière)
    On sent moins la veine certes, mais comme le dis élisabeth, ils sont ultra fins, et pour la grande majorité des prises de sang, le port de gant n'handicap en rien...
    Moi ce que je trouve fou c'est la méconnaissance parfois du personnel soignant face au VIH. Jusqu'à ne même pas faire réchauffer un bol sortant d'une chambre d'un patient ayant un sida déclaré mais de le mettre directement au lave vaisselle... De peur que le virus se jette sur les parois pour ensuite contaminer un autre bol ?!
    Ils diabolisent complétement la maladie...

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  9. Olàla c'est grave cette histoire, et les commentaires pas rassurants !!
    Le port de gants diminue significativement le risque en cas d'accident, et n'augmente pas la maladresse. Si des infirmiers ne savent pas piquer avec des gants, ils ne sont pas très doués ....
    Les accidents arrivent, toujours quand on veut aller vite, toujours quand on est stressé, toujours quand on est fatigués ...

    La dernière fois qu'une infirmière m'a prélevée sans gants, c'était au don du sang. Je lui en ai fait la remarque. Comme elle me connait elle a bredouillé un truc genre mais vous donnez régulièrement ... et puis, tout stressée elle s'est piquée avec l'(énorme) aiguille qui sortait juste de mon bras. CQFD.

    Il y a un travail de militantisme à faire, pas besoin de parler de sa propre séroblabla, les gants c'est pour tout le monde tout le temps !!!

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  10. bonjour, je travail dans un laboratoire et le port de gant n'est pas obligatoire. Enfait personellement je préfère faire les prises de sang sans gant car je sent mieux les veines. Les personnes atteinte du VIH en général préviennent les préleveurs et dans ce cas on met une paire de gant car le risque est qu'on se pique avec l'aiguille et enfait le gant (meme s'il est fin) réduit le risque de contamination après on est obligé de faire une déclaration d'accident du travail et de faire tout un tas d'examen (que la personne prélevée ai ou non un virus) pendant 1 an environ suivant les risques. Alors je te conseil de prévenir les personnes qui te prélève, si tu fais tes prises de sang toujours dans le meme labo tu dois retrouver les memes préleveurs et en général tu n'as pas besoin de leur redire à chaque fois (nous toutes informations importantes sont notées dans le dossier du patient pour éviter de redemander à chaque fois comme la date de début de grossesse par exemple).
    Voila bonne journée

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    1. "En général", ça veut tout dire ! Et pourquoi poster en anonyme ? Vous n'assumez pas votre métier au sein de votre laboratoire ?

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  11. Bonsoir,

    Une seule question au dernier commentaire : que faites vous des milliers de séropositifs qui s ignorent?
    Je suis sans doute restée des années sans connaitre mon statut et vous auriez très bien pu faire une PDS.

    E.

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  12. Bien sur il faut faire très attention à chaque prise de sang moi personnellement je me dis que chaque personne est suceptible d'avoir un virus ou autre et je fais attention à chaque fois, il faut etre responsable. J'ai passé mon certif de prélèvement il y a 2 ans et le port de gant n'était toujours pas obligatoire. C'est pour ça aussi que si l'on se pique on a tout un tas d'examen à faire pendant un certain temps.
    Cordialement

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  13. Un contre avis? Je suis infirmière et ne porte jamais de gants. Parce que je sens moins bien les veines c'est sur, mais aussi parce que je n'en n'aime pas l'idée.
    Ceci dit, je suis sensée en porter, et au grand jamais un patient n'est obligé de parler de sa séropositivité. C'est un risque et une responsabilité que j'ai toujours accepté de prendre en temps que professionnelle. J'ai des collègues qui mettent systématiquement des gants. Et même sur mes patients séropositifs si ça peut te rassurer, je ne mets pas de gants. Parce que le risque est infime, parce que le matériel que l'on utilise et sécurisé (aiguilles rétractables etc...) et parce qu'au pire du pire si on se pique avec une aiguille contaminée on se retrouve sous traitement antiretroviral pendant plusieurs mois. Je n'ai jamais entendu parler d'une infirmière qui se serait retrouvée contaminée par une piqure.
    Tout ça pour dire que c'est a l'infirmière de prende ses responsabilités, et pas à toi de parler de ta maladie.
    Bises bises.

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  14. Je suis d' accord avec toi, fille pas sage... Merci de ton témoignage.

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  15. De passage, par hasard.
    (Mots clefs google :"AES" et "épidémiologie" pour (re)trouver plein de source)

    Le taux de transmission, si un soignant se blesse avec, par exemple, une aiguille qui a piqué préalablement un patient porteur du VIH est de 0,3%. (10 fois moins que le VHC (~3%), 100 fois moins que le VHB (~30%))
    Donc 3 contaminations pour 1000 AES.

    15 605 AES en 2007, à 40% des IDE, 10% des ESI, 10% des AS. Une fois sur 2, l'AES survient dans les 2 premières années d'exercice (Ce qui signifie aussi : une fois sur deux _après_ 2 ans d'exercice)
    435 patients séropositif (3% des AES), 3175 de statut inconnu (21%).
    (InVeS, 2007)

    Donc, si on prend tout ces chiffres, entre une contamination tout les 3 ans et 10 par ans, sur l'ensemble de la France.

    Justement, en France (1983 - 2005), on a :

    14 séroconversions documentées
    - 13 blessures par piqûre, (12 infirmiers, 1 interne),
    - 1 projection oculaire (secouriste)

    34 infections présumées
    - 17 piqûres,
    - 7 coupures,
    - 2 contacts sanguins prolongés sur peau lésée
    - (circonstances inconnues dans 6 cas)

    Donc 48 contaminations en 25 ans, (et 3 ces 10 dernières années).

    Le risque n'est pas nul. Sortez couverts, même en blouse.

    http://www.cclin-est.org/UserFiles/File/divers/journee_AES_oct-08/D-Abitboul_Epidemiologie_du_risque_lie_AES.pdf

    http://www.invs.sante.fr/publications/2009/raisin_surveillance_aes/raisin_surveillance_aes.pdf

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  16. Je viens de réaliser également le manque de moyen dans les hôpitaux. Bien souvent, les infirmières n'ont pas de gants à leur taille, donc gênées elles préfèrent les enlever pour piquer....

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  17. je voulais savoir ce qui se passait face a la loi si une infirmière se pique alors qu'elle ne portait pas de gant?

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    1. Aucune idée... Et puis une loi pour protéger qui ? Le contaminé ou le contaminant ?

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