vendredi 3 juin 2011

La normalité...

Vous connaissez cette chanson :
http://www.youtube.com/watch?v=PGm5CxWOXzI
Mickael Miro et son horloge qui tourne
On l'entend partout.
Et bien à chaque fois que je l'entends, je bloque sur cette phrase :
"on l'a fait sans se protéger, mais je ne veux pas d'un enfant"

Et c'est tout ? Tu le fais sans te protéger et la seule chose dont tu aie peur c'est d'avoir un enfant ?
C'est normal ?

Dans ma famille, il y a une dizaine de jeunes filles, entre 15 et 25 ans. Et bien la moitié a déjà subit un avortement.
La moitié, oui.
C'est normal ?

L'amour sans protection se banalise et le nombre de séropositifs qui s'ignorent augmente.
C'est normal, ça ?

Quel message faut-il faire passer, pour que le préservatif revienne à la mode et dans toutes les poches ? Quel message m'aurait fait peur ?

E.

12 commentaires:

  1. Bonjour,

    Je suis un jeune homme d'une vingtaine d'années et j'ai découvert par hasard votre blog en vadrouillant sur le site millefeuille de Sonia. J'ai lu d'un coup tout vos billets et votre histoire m'a beaucoup touchée !

    Ma première relation sexuelle s'est faite sans préservatif, j'en avais proposé un mais la fille m'a dit que ce n'était pas la peine puisqu'elle prenait la pilule... Je n'ai pas insisté, et avec le recul, qu'est ce que j'ai été con !

    Quelques semaines après, elle apprenait que son ex l'avait trompé avec une autre nana sans mettre de capotes alors qu'ils étaient toujours ensemble.

    J'ai tout de suite été effrayé d'avoir été contaminé... Comme vous le dites dans certains de vos billets, la prévention sur le vih est fondé sur la peur :<

    J'ai mis du temps à me faire dépister, j'étais entré dans un hopital, mais lorsque mon tour est venu je suis parti sans rien dire. Je préférais ne pas savoir. Bien entendu, je n'ai pas eu de relation sexuelle pendant cet intervalle.

    Ca a duré au moins deux ans, jusqu'à ce que je me force à le faire. Je n'avais rien, ouf ! je pouvais recommencer à vivre !

    Aujourd'hui, j'utilise toujours des préservatifs mais le plaisir est vraiment moindre si bien que je préfère me passer des rencontres sans lendemains et attendre celle qui me correspond !

    Mais qu'est ce que l'attente est longue ! Dans votre malheur, dites vous que vous avez quand même un petit peu de chance d'avoir quelqu'un pour vous soutenir.

    Et les aléas des médicaments, croyez moi, pas besoin d'avoir le VIH pour en souffrir ! Je suis dépressif, et je prends un coktail de comprimés matin midi et soir ! Heureusement que c'est les vacances d'ailleurs, plus besoin de se cacher !

    Le pire je crois, c'est les effets secondaire, avec entre autre la difficulté d'avoir une érection. Certains antibiotiques contre les effets secondaires, mais le plaisir n'est pas présent pour autant...

    Bon, c'est pas pour cela que j'échangerai ma maladie contre la votre, je m'y suis attaché maintenant ! Seulement, je pense que chaque individu rencontre la tragédie au moins une fois au cours de sa vie ; le défi pour l'homme consiste à résister, et à s'en relever.

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  2. J'ai l'impression qu'il y a eu une génération capotes, (la mienne), comme il y a maintenant, une génération, ''je m'en fiche.. il existe la pilule du lendemain.. c'est fait pour ça !!''

    Je ne comprends pas non plus cette façon d'agir, de penser, de réagir.. et je suis outrée comme toi, du manque d'usage de la capote..
    Peut-etre faut il a nouveau rabacher comme à la grande période de la capote à 1 franc ??!!

    Je ne sais pas non plus comment (re) motiver ces jeunes (cons!), mais je voulais que tu saches tu n'es pas la seule à trouver ça aberrant...

    Bon courage pour bébé(e) 2...

    Au plaisir de te lire :-)

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  3. IVG et IST n'ont pas grand chose a voir!
    la très très très grande majorité des patientes qui viennent pour une IVG ont une contraception, qui a été defaillante pour X raison. Ce sont souvent des femmes en couple depuis un certain temps, sûres de leur conjoint, qui n'ont pas de raison d'utiliser de capote.
    40% des femmes subissent une IVG au cours de leur vie, ce qui n'est heureusement pas le cas du VIH!

    Je sais pas si il y a une telle perte de vitesse dans l'utilisation des capotes. (dans nos pays hein, ailleurs c'est un autre problème...)

    Enfin Elisabeth, vous etes une belle leçon de courage à vous toute seule, c'est un bonheur de lire de bonnes nouvelles au sujet de votre fils, du bébé en préparation et de votre santé:)

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  4. Le texte de cette chanson m'a aussi fait tiquer, je dois dire. J'ai 34 ans, et je suis de cette génération à qui on n'a jamais parlé de sexe sans parler sida. On a reçu la BD Jo à l'école, et on nous a fait avoir plus peur de la mort que de la vie.
    Quand je vois les jeunes aujourd'hui, je suis souvent déstabilisée. Certains répondent simplement qu'il y a des traitements. Comme si le sida n'était plus dangereux, n'avait pas de conséquences.
    Je trouve ça effarent. Est-ce nous qui n'avons pas su leur dire d'être prudents ? Grâce à vous, j'ai un moyen de sensibiliser les jeunes de mon entourage. Je les envoie sur ce blog. Parce que par votre témoignage, vous pouvez mieux que quiconque leur faire comprendre que le sida, c'est n'est pas rien. Que le virus chamboule toute votre vie.
    Et même si votre blog est aussi un message d'espoir, celui de continuer à vivre et vous battre contre les préjugés de la société, il rappelle à vos lecteurs jour après jour que la santé n'a pas de prix.
    J'en profite pour vous remercier pour les émotions suscitées par la lecture de vos textes. J'ai pleuré, j'ai ri, mais j'ai surtout réfléchi grâce à vous.

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  5. Bonjour Elisabeth,
    je suis votre blog depuis un peu plus d'un an, sans habituellement commenter, mais j'ai en effet remarqué cette phrase de la chanson récemment. Je chantonnais parfois le refrain et un ami m'a fait remarquer cette partie. Je trouve complètement outrageant qu'il glisse cela comme ça, comme si de rien. Et on ne l'entend finalement presque pas.
    Banalisation, oui tout à fait. J'ai 25 ans et j'ai pour habitude d'être la "relou" qui rappelle le danger des rapports non protégés. J'ai même conseillé votre blog à une ancienne amie à l'époque.
    Merci pour votre témoignage. Je vous souhaite beaucoup de bonheur à venir !

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  6. Ça me rassure de savoir que je ne suis pas la seule à tiquer sur cette chanson. Je ne sais pas comment faire réagir ces jeunes. Je ne sais pas si mon blog aide. Comme disait Mr kpote dans un post précédent, je veux bien croire qu il y a de l'espoir pour tout ceux qui découvrent leur séropositivité. Des fois, je me dis que je devrai témoigner davantage, mais assumerai-je de mettre mon anonymat? Bref... Je suis inquiete pour nos ados, nos enfants et je m interroge...

    E.

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  7. De perdre mon anonymat... Désolée.

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  8. J'ai 25 ans et je suis souvent effarée par l'attitude de mes amies, qui peuvent faire l'amour avec des quasi inconnus sans aucune protection.
    J'ai parfois l'impression que le sida parait très loin, et surtout "réservé" à une population plus défavorisée... Comment ça, le petit bobo parisien trentenaire, mignon et ayant une bonne situation, peut avoir le sida? Ben oui, comme tout le monde.

    Merci Elisabeth et bon courage avec baby n°2 :)

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  9. Cette chanson m'exaspère, c'est l'immaturité en texte de la nouvelle génération... Alors on me dira qu'être jeune et immature ça va de paire... Mais je ne pense pas... Cette génération est irresponsable dans ses comportements... Comme si le monde n'avait plus d'espoir...

    Cette semaine, j'ai pensé à toi au boulot... Un homme est arrivé chez nous suite à une TS... VIH + entre autres maux... Et puis j'ai lu son compte(rendu d'hospi. et là, j'ai eu peur... Beaucoup de pathologies qui l'ont amené à consulter m'ont prouvé une chose: Il ne protège pas ses partenaires... Malgré la maladie...
    Alors comme toi je suis inquiète... Comment faire comprendre que ce virus est dangereux??
    Bonne 2eme grossesse et profite bien du 1er!

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  10. Tu as raison.

    Mais je crois qu'il n'y pas de phrase magique car personne n'est confronté au séropositif. La réalité est si loin.

    Ce qu'il faudrait?

    Que tu sortes de ton anonymat ainsi que ceux qui sont atteints du Sida, qu'ensemble vous montrez aux autres à quel point cela est contraignant, à quel point c'est dur de se dire que dans un mois tout peut chambouler...

    Oui, sortir de l'anonymat c'est dur, c'est un risque comme attraper le sida, tu as une chance sur deux pour que certains acceptent et d'autre non.

    Je connais cela.

    Moi c'est le viol. Oui je ne risque pas d'en mourir mais je subis toutes les nuits dès que je ferme les yeux, je revois cet acte. je vis dans la crainte que cela recommence, que ma fille le vive,...Oui on ne peut pas comparer...

    Moi non plus je ne sors pas de mon anonymat, c'est trop dur, pourtant je suis sûre que cela aiderai 50% des victimes ou des futures...

    Félicitation pour votre deuxième!

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  11. //tilda : et pourtant, ce jeune bobo parisien propre sur lui, mignon et drôle, je l ai rencontré plein de fois au cours de mes années de célibat... J ai fait confiance aussi, insouciante, un peu stupide aussi....

    //zeb : peut on parler d' immaturité face à cette maladie? On parle des jeunes, mais qu en est il des adultes qui trompent leur conjoint ? La génération de mon père, par exemple, ne se protège.

    //anonyme : ton témoignage est terrible... J en reste sans voix... Sortir de l anonymat, j y pense de plus en plus, montrer ma tête ordinaire, une fille ordinaire, classe moyenne.... J y pense... Mais comme toi, le chemin peut être long pour y parvenir en toute sérénité.
    Bon courage à toi.

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  12. Immaturité, irresponsabilité... La génération de ton père (qui est aussi celle du mien j'imagine) est aussi plutôt désinvolte... Le genre, ça n'arrive qu'aux autres... J'avoue que je ne vois pas de solution pour faire entendre que le VIH est dangereux... Nous devons juste continuer, chacun de notre fenêtre à informer...

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