vendredi 31 juillet 2009

La grippe A

Je ne sais pas pour vous, mais moi je suis inquiète avec cette grippe A qui traîne.
Si je chope ça avec mon virus VIH, ça risque de faire mal, non ?
Peut-être que j'aurai des complications.
Et puis avec Nanard, c'est pas le meilleur moment pour être malade.

Alors j'ai fait une chose que je ne fais jamais : je suis allée chercher des infos sur Internet.
Et tout le monde dit la même chose : Ils ne connaissent pas les interactions entre H1N1 et VIH, autant dans la contamination que dans les effets de la grippe sur un porteur du VIH.
Sur http://infos-grippe-porcine.com, on lit :"....les adultes infectés par le VIH et les adolescents, et en particulier les personnes à faible taux de CD4 ou le SIDA, peuvent connaître des complications plus graves de la grippe. Il est donc possible que des adultes infectés par le VIH ainsi que les adolescents subissent des complications supplémentaires si il y a infection par le virus de la grippe H1N1."

Unaids dit à peu près la même chose.
"Il n’existe aucun document faisant état d’interactions cliniques entre le VIH et le virus de la grippe A(H1N1), dont la transmission, la période d’incubation et les manifestations cliniques sont, dans l’ensemble, similaires à celles des virus grippaux saisonniers. Les données disponibles ne permettent pas de prédire les effets d’une éventuelle pandémie humaine de grippe sur les personnes vivant avec le VIH, mais les interactions entre le VIH et la grippe A(H1N1) pourraient, elles, être importantes."

Si je comprends bien, je ne suis pas suceptible d'attraper plus facilement ce virus qu'un séronégatif, mais les effets peuvent-être plus importants. Ce n'est pas très rassurant surtout que mes taux de CD4 ont du chuter avec Nanard.

Conclusion : Je vais essayer de ne pas plonger dans une psychose et prier pour qu'on me propose le vaccin contre la grippe A.

lundi 27 juillet 2009

Et nous irons tous en enfer

de Fernando Vallejo

Cet auteur colombien, exilé au Mexique, aborde ces romans sans compromis. Il ne passe par aucun détour; tantôt plein de haine, tantôt plein de compassion, le tout parsemé d'un humour noir bien bien décapant.
Homosexuel, athée et révolté par la bêtise humaine, il aime déranger.

Dans ce roman, il parle de sa mère, la folle, qu'il hait au plus haut point, de la religion qu'il exècre tout autant.
Dans ce roman, il parle de son frère Dario en train de crever du sida dans son lit, à fumer des joints. Il rend hommage à ce frère qui aura brulé sa vie par tous les bouts possible.

Un exemple du ton grinçant de Vallejo : "Va-t-on cesser de vivre pour soigner le sida ? La vie est un sida. Si vous n’y croyez pas, regardez les vieux : épuisés, squelettiques, immunodéficitaires, avec des taches sur tout le corps et des poils sur les oreilles qui poussent et poussent tandis que leur sexe se retire. Si ce n’est pas le sida, ça, alors, je me demande ce que c’est ».

Ce roman me tient étrangement à coeur. Parce qu'étrangement, c'est le bouquin que je lisais quand j'ai été transporté aux urgences il y a un an. Véridique. Il me prenait déjà aux tripes avec ce ton cru, cash, à la mitraillette...
Quand on m'a annoncé que j'avais le sida. J'ai essayé malgrè tout de le finir. Mais je n'ai pas pu. Il gît dans ma bibliothèque avec son marque-page. C'est le 1er bouquin que je ne termine pas pour des raisons personnelles.

Evidemment, je déconseille ce libre aux âmes sensibles.

lundi 20 juillet 2009

Des nouvelles de Nanard

2 heures.
L'attente n'a pas été si longue.
Thomas a mes côtés, nous avions acheté une quantité de magazine pour passer le temps.
Même pas eu le temps de les lire.
Un premier et long entretien avec la sage-femme.
Age, poids, antécédents, tri-thérapie et puis prise de sang.
C'est désormais ce service, dans cet hôpital, qui suivra ma charge virale et mes CD4.
J'ai posé quelques questions ici et là.
Je sais maintenant que c'est mon lait qui est contaminé. Pas la peine de le tirer, il ne servira à rien.

Et puis le médecin est arrivée, contente de me voir. Nous avons le droit aux félicitations.
Elle me parle de l'insémination à la maison, je dis que c'est formidable. Nettement mieux que d'être assisté, que de savoir Thomas en train d'éjaculer dans la pièce à coté. Là, nous étions tous les 2. Personne d'autre.

Elle m'examine. Il parait que j'ai un col parfait ! Je ne sais pas ce que ça veut dire. Mais ça me rassure.
Et puis elle me parle de faire rapidement une échographie.

Petit moment de panique.
La dernière fois, elle a duré 1 minute. Mon docteur de l'époque m'avait dit très laconiquement : "Il n'y a pas de rythme cardiaque. C'est fini". J'en étais à 2 mois. A peu près au même moment qu'aujourd'hui. (j'en suis à un mois et demi).

Je suis rentrée dans la salle pas très à l'aise. En une minute, j'ai imaginé la fin. Fœtus pas viable. Désolée. Faut tout recommencer... bam... Retour en arrière.

Je suis montée sur la table. Elle a mis le bidule sur mon ventre, et j'ai vu.
J'ai vu à l'écran ma cacahuète. Mon Bernard l'hermitte a une tête de cacahuète.
Haricot me reprend le médecin. Si vous voulez... Tout ce que vous voulez même...
Elle me dit que tout va bien. Tout est en place. J'y crois pas.
Je pleure. Thomas me prend la main. J'entends même son rythme cardiaque... 150 pulsations/minutes.
Et il mesure 2 centimètres.
2 centimètres ? vous imaginez un peu ? Une cacahuète, ce nanard !

Nanard est en vie. Nanard va bien. Et je ris, et je pleure...Je suis si contente.
Comme j'ai envie d'embrasser mon médecin.

J'ai même eu le droit de repartir avec les photos de l'écho.
Résultat, Thomas et moi avons passé le week-end sur un petit nuage.

Prochain RDV : le 11 aout. Pour l'écho des 2,5 mois. On peut dire que ce sera pour les 3 mois.
Si tout va bien, je léverai ce secret et vous pourrez le raconter à qui vous voulez.

Accroche toi, Nanard, accroche-toi....

jeudi 9 juillet 2009

La vérité

Quand on m'a appris que j'avais le Sida, les médecins ont tout de suite cherché à me rassurer :
"on ne meurt plus du Sida aujourd'hui"

Hier, je suis re-tombée par hasard sur ces images de Samuel Bollendorf. Je ne voulais pas les regarder. Et puis, j'ai plongé....
On meurt toujours du Sida aujourd'hui.
Je suis juste née sur le bon continent...



Samuel Bollendorf
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lundi 6 juillet 2009

J'ai oublié

Hier, je me suis levée... Direction le petit-déjeuner.
J'ai préparé des tartines, mon thé et je me suis installée...

Et voilà.

J'ai oublié mon traitement. Je ne l'ai pas pris hier matin.
C'est la 1ère fois en 1 an.

J'y ai pensé vers 20h, en préparant les comprimés du soir.

Catastrophe !? Je ne sais pas.
Mes CD4 sont censés chuter du fait de ma grossesse, n'ai-je pas aggravé la situation ?
Je ne sais pas.

On va dire que tout va bien, que plus jamais je n'oublierai....
On va dire que tout va bien. Oui.