mercredi 28 avril 2010

Quelle maman...

On me demande souvent comment ça se passe avec Simon, comment je vis tout ça.

Je vais tenter une réponse honnête, dénuée des "qu'en dira-t-on" et autres préjugés liés au diktat de la maman parfaite.

Il y a des hauts et des bas. En fait, je pense être une maman tout à fait ordinaire avec une petite pointe de culpabilité. Culpabilité d'avoir pris le risque de le contaminer. En effet, dans la nuit de vendredi à samedi, Simon pleurait beaucoup. Il avait de fortes coliques. A 39°C de fièvre, on l'a emmené aux urgences. Ma première pensée a été "c'est de ma faute". C'est de ma faute parce qu'il a été sous Retrovir et Epivir et que ça a provoqué une anémie. C'est de ma faute parce que cette anémie l'amène à prendre du fer, dont les effets indésirables sont les diarrhées.
Donc quand j'ai vu tout ses symptômes vendredi, j'ai pensé que c'était de ma faute.

A l'hôpital, j'ai beaucoup pleuré.
j'ai beaucoup pleuré quand je l'entendais hurler alors qu'on tentait à plusieurs reprises de lui poser un catéthère. J'ai pleuré à chaque prise de sang aussi. Et je ne vous parle pas de la ponction lombaire. Ces examens sont systématiques chez le nourrisson. Je souffrais terriblement et je suppliais les médecins d'arrêter. Ils ont même tenté une prise de sang au niveau du cou. Imaginez.
Verdict après avoir rendu les petits bras et mains de Simon tout bleus par les nombreux échecs de prise de sang, etc. : Une gastro-entérite.
Rien à voir avec le VIH ou le fer.

Après 2 jours à l'hôpital, j'en ai eu marre. Besoin de prendre l'air.
S'occuper de mon enfant 24h/24, c'était trop pour moi. Je n'avais plus la force de le veiller nuit et jour.

C'est juste que je suis une maman qui ne s'oublie pas. Mon enfant, seul, ne suffit pas à ma plénitude. Mais je ne culpabilise pas de ce sentiment, parce que je sais mon amour inconditionnelle; je sais que dès qu'il pose les yeux sur moi, qu'il sourit, qu'il gazouille, qu'il se love dans mes bras, mon cœur se remplit de plénitude, d'un bonheur infime.

Voilà.. je suis une maman ordinaire, qui aime profondément son fils, avec des hauts et des bas. Mais le fait que je m'accuse d'être la cause des maux de mon fils me fait dire que je resterai toujours dans la culpabilité d'avoir un jour cru aux boniments d'un homme qui m'a refilé ce putain de virus.

E.

lundi 19 avril 2010

Rien, il n'y a rien

"Rien, il n'y a rien. Tout va bien"
Voici les quelques mots du médecin qui s'occupe de Simon.

"Rien, il n'y a rien. Tout va bien"
Voici comment elle m'apprend ça, entre 2 portes, pressée de partir.

"Rien, il n'y a rien. Tout va bien"
Voici sa réponse à "Et ses résultats par rapport au VIH ça donne quoi ?"
Et moi de verser une petite larme, Simon dans les bras, et Thomas en face de moi.
J'oublie la froideur de ce médecin déjà partie.
Mon fils n'a pas le virus... pour le moment.

Après demande d'information auprès de la sage femme, je comprends que le virus est bien présent au niveau des globules blanches mais quand on le recherche ailleurs, il n'y ai pas. Ce qui augure du meilleur quand il commencera à créer ses propres globules blanches. Mais je ne suis pas sûre d'avoir bien compris.

La suite dans 3 mois... mais pour le moment mon fils est séronégatif !

mardi 6 avril 2010

Discussion

Discussion

Hier, je racontais à ma mère l'histoire d'une amie qui est tombée enceinte sans le vouloir.
Et voilà qu'elle s'emballe en me disant qu'elle ne comprend pas que les filles puissent tomber enceintes par accident de nos jours..."avec tous les moyens dont on dispose aujourd'hui..."

Ah bah oui... on a plein de moyens de contraception... tout le monde est au courant.
On a beau faire de la prévention, on continue quand même de tomber enceinte par accident, et de choper le sida !
Et là, ça me renvoie à ce que je vous disais il y a quelques mois : la prise de risque.

Ma mère monte sur ses grands chevaux, n'empêche que ça fait des années qu'on nous rabache partout que fumer c'est moche, que ça vous bousille et que ça vous tue... N'empêche qu'elle fume depuis plus de 30 ans...
La prise de risque.

On sait qu'on le prend, on est au courant de ce qui nous attend potentiellement... et pourtant...