jeudi 25 mars 2010

La douleur

Quand il a du mal à se calmer, qu'il refuse la tétine, caler dans mes bras, je lui offre mon auriculaire. ça l'apaise aussitôt.
Ainsi, je me fais prisonnière de mon enfant : un bras le portant, l'autre satisfaisant son désir de succion.
Je plonge alors dans une contemplation complétement béate de mon enfant blottit contre mon sein.
Je peux alors admirer ses minuscules organes : sa petite bouche, son petit nez, ses petits doigts, ses petits yeux clos...

Je repense à ce chemin parcouru... à ce début de mai 2008, la gorge douloureuse et la fièvre élevée, annonçant le début de la pneumocystose et de l'impossible révélation.
Je repense à ce 1er RDV avec l'infirmière : En pleurs, je lui annonçais que jamais je ne pourrai avoir d'enfant, que jamais je ne pourrais prendre le risque... et cet espoir qu'elle a fait naître.

Aujourd'hui, on lui a fait une prise de sang. L'aiguille plantée dans son petit bras. Je n'ai pas pu supporter.
Je suis sortie de la salle en pleurs. La douleur de lui infliger ça. Déjà qu'il pleure en prenant son traitement...

Je sais qu'il oubliera, que ce n'est rien, qu'il en verra d'autres...
Mais je crois que je suis une maman pleine d'empathie et d'amour, qui souffre de voir souffrir son enfant.
Le truc normal, en fait, non ?

Elisabeth.
PS : Je vous invite à lire ce billet du Dr Kpote...et tout son blog d'ailleurs. Il interpelle et nous questionne, entre autres, sur la connerie humaine et les préjugés.

lundi 15 mars 2010

La naissance

Et bien voilà... il est arrivé.
Un matin, très tôt.
Par voie basse.
J'étais sous Retrovir tout le long de l'accouchement.
Il y a 10 ans, j'aurai eu la césarienne d'office.

Je vous passe le bonheur de le sentir arriver, de se dire : "ça y est, il est là...tout s'est bien passé".
L'irréel devient réel.
Le soulagement.
La concrétisation de ce désir.
L'attente qui prend fin.
On a du mal à y croire.

Les sage-femmes l'ont même posé sur moi, le temps de couper le cordon.
Puis il a pris un 1er bain spécial.
Et puis un 2eme, celui que l'on donne ordinairement.
Il a très vite eu sa 1er dose de Rétrovir et d'Epivir.
Il est sous ce traitement pendant 4 semaines.
J'ai mal quand il râle pour avaler ses doses.
Je lui demande de me pardonner, je lui dis que c'est maman qui a déconné mais que c'est bientôt fini.

Pour le prénom, je souhaite garder l'anonymat. Donc on va l'appeler Simon.
Elisabeth, Thomas et Simon. Pourquoi pas ?
Comme le jeu de mémoire aux 4 couleurs.
Pour se souvenir, ne pas oublier ce parcours difficile, ni les femmes qui n'ont pas la chance d'être traitées comme je l'ai été.
Je suis une privilégiée.

Son statut virologique sera connu et sûr à 99% dans 3 mois.
Les médecins et moi ne doutons pas un instant qu'il sera négatif.

Je vous passe également les joies et les difficultés d'être une toute nouvelle maman : joie, fatigue, inquiétude, contemplation béate, doutes...
Il est là. C'est tout ce qui compte.

Une dernière chose : je vous ai dit que c'était le plus beau bébé de tout l'univers ?

lundi 1 mars 2010

Sommaire et prolongations

Nous attendons toujours Nanard....
Il joue les prolongations. ça veut dire qu'il est bien dans mon ventre, non ?

C'est l'occasion pour moi de replonger dans mes écrits sur ce blog commencé fin 2008...

Voici donc quelques textes qui retracent un peu l'histoire de Nanard.
Je vous ai épargné les textes passés à pleurer...

* Quand j'ai appris ma séropositivité

* L'annonce à Thomas

* Pourquoi j'ai du attendre pour faire un enfant ?

* Changement de traitement

* Le GO GO des médecins

* La fécondation

* L'annonce


* Infos sur La transmission Mère/enfant
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Et sinon, il y a t-il un texte sur ce blog qui vous a plus marqué que les autres ?