jeudi 24 septembre 2009

Transmission Mère/enfant

Suites aux nombreuses interrogations de Mao, j'ai fait quelques recherches sur Internet pour expliquer comment la transmission Mère/Enfant se faisait.
J'ai évité les forums, souvent fréquentés par des personnes qui ont le même niveau de connaissance que moi, et j'ai cherché plutôt dans le médical.

Voici donc ce que j'ai trouvé :
http://www.med.univ-rennes1.fr/etud/pediatrie/VIH.htm
Le hic est que ce document date de 2000. 8 ans écoulés au cours desquels des avancées ont surement été faites. Je l'espère.

Il est donc dit au sujet de la transmission Materno-foetale :

"les mécanismes de transmission materno-foetale (la transmission virale n’étant pas la même selon le moment où le virus est transmis) ne sont pas élucidés à ce jour. Plusieurs hypothèses coexistent faisant intervenir soit le virus libre soit le virus associé aux cellules soit une infection du placenta. Le rôle des anticorps neutralisants maternels et des cellules T cytotoxiques présentes chez la mère est aussi à préciser. [...]

La contamination peut se faire précocement (2
ème trimestre de grossesse) in utero. Mais elle survient dans 2/3 des cas en fin de 3ème trimestre de grossesse et en perpartum du fait des échanges maternofoetaux et du contact avec les sécrétions cervico-vaginales de la mère. La contamination (5 à 14% selon les études) peut survenir aussi lors de l'allaitement maternel, qui est donc formellement contre-indiqué dès lors qu’une alimentation artificielle est accessible et réalisable dans de bonnes conditions. [...]

Le risque de transmission dépend de
facteurs maternels, viraux, ainsi que ƒ d’événements obstétricaux.[...]
- L’existence de signes cliniques maternels (appartenance au groupe C du CDC ou SIDA), un déficit immunitaire important, une charge virale élevée (transmission x 2 si >10000 copies/ml), une antigénémie p24 positive, un âge maternel > 35 ans,
- l’absence d’anticorps neutralisants, des souches virales à réplication rapide,
- des infections associées (maladies sexuellement transmissibles ou virus tels cytomégalovirus, hépatites, herpès virus), la prématurité, l’infection placentaire, la rupture prématurée des membranes de plus de 4 heures ou des conditions d’accouchement sanglantes.

Et moi ?
Pour ma part, mes taux se portent à merveille. Mes copies étant au nombre de -20/ml, et mes CD4 à +350.
Quant à mon âge. J'aurai dépassé la date de péremption pour le 2eme enfant. Je note d'en parler avec le docteur pour évaluer ce risque.

Restent les évènements obstétricaux... Et là je m'en remets au destin, à ma bonne condition physique, et à mon optimisme...


Le statut virologique chez l'enfant

"Les nouveaux-nés de mères VIH positives possèdent des anticorps IgG transmis passivement et qui peuvent persister au-delà de 15 mois. [...]

Une numération formule sanguine et un bilan hépatique (transaminases et bilirubine) seront pratiqués afin de dépister les effets secondaires liés au traitement antirétroviral . [...]

Tous les enfants sont revus à 1 mois de vie en consultation par un pédiatre référent. En effet les résultats des tests de diagnostic direct réalisés à la naissance sont alors disponible (délai =28 jours pour les co-cultures). Deux situations sont alors possible : ou culture et PCR sont positives ou elles sont négatives. [...]

Dans le cas où ces tests sont d’emblée positifs, l’enfant a un grand risque d’appartenir à une forme rapidement évolutive qui se caractérise par des symptômes d’infection virale (adénopathies, hépatomégalie, splénomégalie), des complications infectieuses car ces enfants sont en règle très immunodéprimés et par des manifestations neurologiques liées au VIH (encéphalopathie). Le traitement antirétroviral sera alors poursuivi voire renforcé et une prophylaxie vis à vis du pneumocystis carinii sera entreprise si elle n’avait pas été déjà mise en place."

...

Et là, j'arrête la lecture de ce texte au moment où il aborde les symptômes que mon enfant pourrait rencontrer s'il était positif.
J'ai envie de pleurer.
Je ne veux pas qu'il soit contaminer.
Je ne veux pas qu'il ait d'effets secondaires liés au traitement, au virus.

C'est pour ça que je ne veux pas tout savoir, que j'évite les recherches sur Internet, cela entame mon optimisme.

Si les médecins veulent lui donner un traitement à la naissance, qu'ils le fassent. Peu importe s'ils ont raison ou pas, s'ils pourraient l'éviter.

Comment pourrais-je vivre en sachant que j'ai contaminé mon enfant ? Je suis censée le protéger, pas le blesser. Je ne sais pas comment expliquer la terreur dans laquelle me mettent ces pensées, cette douleur qui me prend au cœur...

Sommes-nous fous et naïfs d'avoir pris ce risque, aussi minime soit-il ?
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jeudi 17 septembre 2009

Et l'accouchement ? Et après ?

Tout d'abord, Nanard va bien. J'ai entendu son petit cœur battre il y a 2 jours.
Il a 15 semaines. Et tous les matins, je me rappelle le miracle que c'est de voir ce ventre gonfler, je me souviens tout ce que j'ai vécu l'année dernière et j'ai envie de croire que tout va bien se finir, que j'ai bien le droit à ce petit bonheur, moi aussi.

D'un côté plus pragmatique, je m'interrogeais sur l'accouchement, et surtout sur le traitement qu'il aurait à prendre à la naissance.

Je vous livre les informations que j'ai eues. Je laisse ces réponses mûrir jusqu'à ce qu'elles provoquent d'autres questions que je poserai au prochain RDV avec le médecin.

Tout d'abord, mon accouchement sera davantage médicalisé que pour celui d'une femme séronégative.
Qu'est ce que cela signifie ? Je l'ignore encore.

Ensuite, Nanard se verra administrer son traitement anti-viral par voie orale. C'est une très bonne nouvelle, pour moi qui l'imaginait sous intra-veineuse, ou je ne sais quoi. Je l'aurai rapidement avec moi.
Ensuite, il sera suivi à l'hôpital pendant un an. Et ses frais médicaux seront pris en charge à 100% pendant 2 ans.

Pour le reste, je ne rentre pas dans les détails d'une grossesse ordinaire. Là n'est pas le propos, me semble t-il.
Sachez, en tous les cas, que tout va bien pour Thomas, Nanard et moi.

jeudi 10 septembre 2009

Les potes

ça c'est passé le week-end dernier. ça a été fulgurant.
Un pote vient prendre un verre. Il nous raconte une anecdote quelconque.

Soudain, il lâche :
- il voulait pas m'approcher, je lui dis : "vas-y, j'ai pas le sida !"

Thomas et moi n'avons même pas échangé un regard. Nous sommes restés stoïques. Comme si de rien n'était.
Je comprends l'image utilisée, le sida fait fuir...ça en devient une expression. Fût un temps, il aurait dit "j'ai pas la galle", c'était pareil.
C'était pas méchant.
Juste une image.
Une image dans l'inconscient collectif ?

Il ignore que je suis porteuse du VIH, bien évidemment. Et il l'ignorera longtemps encore.